En cette belle journée ensoleillée, l’équipe du Strassbuch s’est rendue à la SPA (Société Protectrice des Animaux) de Strasbourg pour rendre visite aux toutous et aux matous du refuge. Nous en avons également profité pour interviewer Catherine Bronner, salariée dévouée à la cause et au bien-être animal depuis plus de 20 ans maintenant ainsi qu’Elsa, une jeune bénévole attentionnée et soucieuse de ces animaux.
Bonjour, pouvez-vous vous présenter brièvement ?
Bonjour, je m’appelle Catherine Bronner et je travaille à la SPA de Strasbourg depuis le 3 janvier 1994 exactement. J’ai tout d’abord commencé en tant que bénévole à partir de juillet 1991 puis j’ai finalement été embauchée en 1994.
Quelle fonction exercez-vous au sein de la SPA ?
En tant que salariée, je m’occupe en général de ce que les autres n’aiment pas vraiment faire (rires). Il y a beaucoup de papiers administratifs à classer, de plaintes de maltraitance que l’on reçoit de la part des bénévoles-enquêteurs à prendre en compte, ça prend énormément de temps et ça représente sans doute la majeure partie de mon travail. Mis à part cela, je m’occupe également de gérer les rendez-vous avec le vétérinaire, de mettre à jour les fiches animales ainsi que de la gestion de la page Facebook du refuge.
Quels sont les animaux que l’on peut trouver à la SPA ?
Alors on peut retrouver de tout ! Des chats, des chiens bien évidemment, mais aussi des rongeurs comme les lapins, les cochons d’Inde, les chinchillas, les rats, les souris, les gerbilles. Et puis on reçoit même des fois des cochons, des poules et des poissons rouges. Certaines personnes nous ramènent aussi des reptiles comme des serpents ou des lézards, mais ils ne restent pas chez nous, car nous n’avons pas le matériel nécessaire pour les accueillir, ils sont directement envoyés dans des centres habilités pour.
Quels sont les effectifs ?
Actuellement d’après le registre, on a 170 chats et 70 chiens, mais une grande partie est en famille d’accueil. Ces animaux placés sont suivis de plaintes donc il n’est pas possible de les placer. C’est pour ça qu’ils se retrouvent en famille d’accueil pour une période indéterminée et la plupart du temps ce sont de vieux animaux qui attendent d’être placés définitivement.
Les enclos de la SPA
Qu’est-ce qui vous anime dans le travail que vous exercez ?
Les animaux bien évidemment ! Au moins, avoir l’impression de faire un travail utile, de servir à quelque chose. Je n’ai pas juste un salaire en fin de mois et dois trouver autre chose pour m’épanouir. J’ai la chance en tout cas de pouvoir m’épanouir émotionnellement dans mon travail.
Quelles sont les qualités requises pour exercer votre travail ?
De la résilience et une certaine force mentale, car ce n’est pas facile tous les jours de voir ces animaux en cage, parfois on peut craquer. Ça a peut-être l’air de rien, car on s’occupe d’eux, on les promène, on les câline et ils ont l’air contents, mais voilà quand vous fermez la clé du refuge, le plus difficile, c’est de réussir à surmonter cette souffrance et à en faire une force. Il faut aussi trouver ses propres limites pour ne pas se faire bouffer par cet environnement, savoir décrocher et se ressourcer ailleurs pour pouvoir être au top pour eux. Et puis aussi aimer l’administratif !
Conseillez-vous d’adopter un animal en ce moment ?
On n’a pas plus d’abandons, pas plus de besoins, parce que l’adoption doit être un acte réfléchi par rapport à un projet de vie qui se fait en amont au moins 6 mois au préalable. Et ce qu’il faut bien se rendre compte c’est que lorsqu’on choisit d’adopter un animal, c’est comme un enfant, on a une responsabilité à tenir et ça, souvent certaines personnes ont tendance à l’oublier. C’est une gestion de vie qui est totalement différente, on ne voit pas la vie de la même manière…
Avez-vous besoin de renfort de bénévoles en ce moment ?
Malheureusement, on ne recherche pas forcément de nouveaux bénévoles en ce moment à cause de la crise sanitaire. On reste en général en groupe très restreint pour qu’il n’y ait pas trop d’interactions, mais dans un contexte différent, bien sûr, toute aide est appréciée.
En quoi consiste le rôle de bénévoles-enquêteurs ?
Être bénévole-enquêteur consiste à se rendre en binôme sur les lieux lors d’un signalement de maltraitance en prenant contact avec les propriétaires ainsi que le voisinage dans le but de mener une véritable enquête. Il faut aussi prendre des photos, car si les cas de maltraitance sont avérés, notre but sera de retirer l’animal à son propriétaire. Par la suite, il faudra également rédiger un compte-rendu de ce qui a été vu, constaté ainsi que les préconisations pour la suite. C’est un poste qui requiert certains prérequis et qui n’est pas fait pour tout le monde, il faut savoir faire preuve de diplomatie et de sang-froid face à des situations délicates.
Quels sont vos besoins en ce qui concerne les dons pour la SPA ?
On a majoritairement besoin de nourriture, surtout pour les chats, de la nourriture de qualité, car lorsqu’ils arrivent au refuge ils sont pour la plupart stressés et peuvent même arrêter de manger. C’est pourquoi il est important de leur donner de la nourriture de qualité sinon ils peuvent s’abstenir pendant plusieurs jours d’affilée et c’est la mort assurée. Il est possible aussi de nous soutenir financièrement en allant sur le site de SPA de Strasbourg pour faire un don financier ou bien en devenant bénévole vous-même !
Merci pour cette interview Catherine Bronner, un petit mot pour la fin ?
Je dirais tout simplement « Venez adopter à la SPA ! » tout en étant conscient de la valeur d’un animal, car il ne s’agit pas d’un jouet qui sert à divertir les enfants, mais d’un compagnon de vie au même titre qu’une personne.
Après cette interview avec la salariée du refuge, nous avons fait un tour devant des enclos afin de nous familiariser un peu avec les races de chiens ! Staffs, bergers allemands, bergers d’Anatolie, Rottweiler… la liste est longue. À ce moment précis, nous avons fait la connaissance d’Elsa, une jeune bénévole qui a gentiment accepté de nous faire part de son expérience tout en nous faisant visiter les lieux. Elsa nous explique que les chiens de la SPA sont catégorisés en fonction de leur agressivité. La couleur bleue est attribuée aux chiens inoffensifs, le jaune pour les chiens un peu plus difficiles à amadouer et enfin le rouge pour les chiens avec un caractère bien trempé !
Bonjour, peux-tu te présenter brièvement ?
Je m’appelle Elsa, j’ai 21 ans et je suis étudiante à Strasbourg. Je suis bénévole à la SPA depuis février 2020 et je m’occupe essentiellement des chiens.
Es-tu une bénévole occasionnelle ou bien une habituée ?
J’étais bénévole occasionnelle puis j’ai commencé à me rendre au refuge de plus en plus souvent. Maintenant, je m’y rends au minimum 3 fois par semaine exceptionnellement, car je n’ai plus cours.
Trouves-tu l’envie de te rendre à la SPA même en période de confinement ?
J’aime toujours me rendre à la SPA malgré le confinement, car je me suis attachée à certains chiens et voir tous ces toutous me fait du bien ! Je viens avant tout pour être aux petits soins avec eux et faire de mon possible pour qu’ils se sentent au mieux là où ils sont. D’une certaine manière, ça me permet de sortir aussi un peu de chez moi ! (rires)
As-tu un petit chouchou à la SPA ?
C’est dur de donner qu’une seule réponse pour ce genre de questions ! Disons plutôt que j’ai bien sûr plusieurs chouchous, mais ça varie en fonction des arrivées et des départs, ce n’est pas toujours les mêmes. En ce moment je me suis liée d’affection pour Lord, un staff de 6 ans, une vraie boule d’énergie, mais qui est aussi surtout très câlin et qui demande sans cesse à jouer !
As-tu une anecdote rigolote à nous raconter pour terminer cette interview ?
Je ne pense pas que mon anecdote soit forcément rigolote à raconter, c’était plus un moment de tension d’autre chose (rires). Une fois après avoir terminé de promener Paco, un berger allemand quelque peu turbulent, je l’ai remis dans son enclos, mais j’ai malencontreusement mal fermé le loquet et il s’est échappé dans les couloirs. Heureusement que je l’ai remarqué quelques minutes après ! Je le voyais déjà se promener dans les couloirs autour des enclos des autres chiens en grognant, je l’ai donc vite remis dans son enclos… C’était plus de peur que de mal !
Nous avons également fait une petite balade avec Elsa et Jenny, un berger allemand de 2 ans, mignonne comme tout !
Un grand merci, à toi Elsa et à Mme Bronner pour nous avoir partager vos expériences ainsi qu’un grand bravo à tous les autres bénévoles de la SPA qui se dévouent quotidiennement pour le bien-être de ces animaux abandonnés. En espérant un jour qu’ils trouvent tous une famille aimante qui saura les choyer comme c’est déjà le cas au sein de la SPA de Strasbourg. Merci !
L’équipe du Strassbuch souhaite aux toutous et aux matous plein d’amour et de câlins et nous vous invitons à suivre le compte Instagram du refuge de la SPA qui vous fera fondre en voyant ces petits minois adorables !
Article rédigé par Martin Clauss,
Rédacteur pour le Strassbuch.