Le Strassbuch a pu profiter d’une visite guidée de la brasserie Bendorf, en compagnie de Soizic Zemb, membre de l’équipe. Un tour d’horizon de l’établissement, de son histoire et des processus de production des fameuses bières originaires du Neudorf.
Crédits photos : Jean François Llorens
La brasserie Bendorf a été créée en 2013 par Benjamin Pastwa. Le nom de l’établissement est issu de la contraction entre les trois premières lettres du prénom de son fondateur et les quatre dernières du nom du quartier dans lequel elle se situe, nous explique Soizic.
Benjamin Pastwa est oenologue de formation et a débuté l’aventure Bendorf seul en proposant quelques bières artisanales, dont notamment la “Queen of Langstross” qui est aujourd’hui encore la bière la plus reconnue et la plus vendue. Comme le remarqueront facilement les Strasbourgeois, le nom de cette bière est en rapport avec la fameuse rue du centre-ville. D’ailleurs, la plupart des bières proposées ont une touche strasbourgeoise dans leurs noms, c’est une façon pour eux de montrer leur attachement à cette belle ville.
La brasserie produit près de 1400 hectolitres de bières par an, ce qui représente déjà un beau volume au niveau national. Bendorf est classée parmi les microbrasseries, produisant moins de 10 000 hectolitres annuels.
Les principaux ingrédients utilisés pour la production des bières sont l’eau, le malt, le houblon et la levure. Le malt est constitué de l’ensemble des céréales, à savoir l’orge, l’avoine, le seigle et le blé. Dans le cas d’une bière blanche par exemple, davantage de blé est utilisé afin de retrouver ce goût particulier. Le malt est biologique et l’orge provient d’Allemagne et est produit à moins de 50 kilomètres d’ici.
La première étape du processus de production consiste à concasser le malt. Celui-ci ressort sous forme de farine, libérant ainsi des enzymes, importante pour la réussite de la fermentation. Ce malt concassé est ensuite infusé dans de l’eau à 70 degrés, le tout est mélangé manuellement afin de bien séparer les morceaux. Cette étape dure une petite heure, avant de procéder à la séparation du liquide infusé et de la drèche (ndlr : nom donné au malt qui a gonflé dans l’eau). Cette dernière est récupérée par un agriculteur afin de nourrir ses moutons, il n’y a donc aucune perte ! Le liquide infusé par le malt est ensuite transféré dans une cuve et porté à ébullition. Une fois qu’il bout, le houblon est ajouté afin d’apporter des arômes plus spécifiques : les houblons peuvent avoir des arômes de citron ou de noix de coco par exemple. L’ajout du houblon se fait à différents moments selon le type de bière produite.
Après cela intervient la phase de brassage, qui consiste à créer un mouvement spécial au sein de la cuve : le “whirlpool”. Cela permet au houblon, qui aura déjà infusé le mélange, de rester au fond de la cuve pour être ensuite évacué. Le liquide obtenu, dont la température s’élève à près de 70 degrés, est ensuite refroidi à hauteur de 20 à 25 degrés afin d’être transféré dans une cuve de fermentation. Ce refroidissement est nécessaire pour que la levure fasse correctement son travail et transforme le sucre en alcool et en gaz. Les cuves de fermentation, d’une capacité de 900 à 2000 litres selon les modèles, sont au coeur de la phase finale du processus de production. Après environ deux semaines de fermentation, la bière est mise sous pression et embouteillée puis stockée dans une pièce dédiée maintenue à 8 degrés.
Illustration du processus de brassage
Crédits photos : Jean François Llorens
Il est à noter que pour certaines bières comme les IPA par exemples (ndlr : IPA signifiant “India Pale Ale”, une bière à fermentation haute, très forte en houblon), il existe également une infusion à froid appelée “Dry hopping”, qui permet d’aromatiser la bière et de faire ressortir le côté houblonné qui donne à ce type de bière son goût si caractéristique.
Nos bières sont proposées en deux formats de bouteilles, en 33 et 75 centilitres, mais aussi en fûts de 30 litres. La brasserie propose une gamme permanente de sept bières : une blonde (“Kollane Lill”), une blanche IPA (“A l’ombre des pensées”), une IPA (“Queen of Langstross”), une ambrée (“Neudorf Red Ale”), une bière au miel (“Miel harmonie”), une black IPA (“Rêve d’étoile”) et une Imperial Stout (“Les abysses de Baggersee”). Les étiquettes de leurs bières sont confectionnées par des illustrateurs strasbourgeois, notamment Gauthier Humbert ou encore Paule Brun.
Crédits photos : Jean François Llorens
Une dizaine de bières changent selon les saisons, ce qui represente au total une vingtaine de références. Ils collaborent par exemple avec un viticulteur de la région pour produire la bière “Orge et raisin”. Cette bière est composée de moûts d’orge et de raisin fermentés avec une macération de grappes de Riesling ou de Pinot Noir. La brasserie propose également un système de growler (ndlr : contenant de deux litres). Vous pouvez ainsi acheter un growler plein pour 25 euros, le conserver et venir ensuite le remplir à la brasserie pour 10 euros. Il est également possible de venir avec son propre contenant fermé !
En termes de distribution, nos bières sont présentes dans différents bars de la ville, dont “La Peau d’Vache”, le “Café Grognon”, le “Garde Fou”, “La Solidarité” ou le “Kitsch’n Bar”. L’objectif de l’équipe est d’implanter Bendorf au niveau de Strasbourg et de sa région, mais aussi de développer leur distribution dans d’autres villes comme cela est déjà le cas à Paris, Lille, Lyon, Marseille ou Nantes.
La brasserie Bendorf est présente au “Craft Beer Festival” et leur bières sont également livrées pour le “Street Bouche Festival”. Par ailleurs, ils organisent des événements dans différents bars, à raison d’un évènement par mois au minimum. Malheureusement, et comme vous pouvez vous en doutez, cette dynamique est brisée suite à la pandémie de coronavirus et aux directives gouvernementales relatives à la fermeture des bars et restaurants à l’échelle nationale.
Crédit photo : Jean François Llorens
Par ailleurs, la brasserie organise chaque année le “Bendorf Festival”, mêlant musique, brasserie de prestige en invitée d’honneur, cuisine du monde et bonne humeur. De même, le contexte actuel a malheureusement eu raison de l’édition 2020 initialement prévue début avril… mais nul doute que la prochaine n’en sera que plus belle !
Un grand merci à la brasserie Bendorf, à Soizic Zemb et à toute son équipe pour l’accueil proposé et la visite, aussi divertissante qu’enrichissante. N’hésitez pas à suivre l’actualité de la brasserie sur ses pages Facebook Brasserie Bendorf et Instagram Brasserie.Bendorf (@brasserie.bendorf).
Par Julien Pfleger
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